INTERVIEWS DE SPORTIFS
Nous avons contacté trois sportifs de haut niveau; Morgan Guipponi, Marie Aufrère et Julien Lizeroux.
Morgan Guipponi est né en 1995 et débute le ski à l'âge de trois ans. A 8 ans il intègre le ski club de Champagny en Vanoise. Son bon niveau lui permet d'ouvrir une coupe du monde en géant (au début de chaque manche de compétition de ski, un ouvreur est désigné pour descendre la piste en premier). Il commence les compétitions en géant mais s'oriente en 2015 en ski-cross. Ses performances sont : 6ème aux championnats du monde junior, 12ème du classement général de la coupe d'Europe et il a effectué deux départs en coupe du monde.
Voici notre interview:
Quelle est votre préparation physique avant une compétition?
Nous ne faisons pas de préparation physique le jour précédant la compétition en ski-cross car nous nous entraînons sur le parcours toute la saison.
Quel est votre régime alimentaire avant une compétition?
Je n'ai pas de régime alimentaire spécifique, le ski n'est pas un sport où nous avons besoin de cela. Il faut juste veiller à bien boire.
Quel échauffement faites-vous juste avant la compétition?
Avant une course, je m'échauffe en travaillant mes articulations avant même d'être sur les skis. Puis je fais une piste ou deux en libre pour prendre contact avec la neige et avoir quelques sensations de vitesse. Enfin, 20 à 30 minutes avant le départ, je fais un échauffement plus spécifique sur les muscles.
Comment choisissez-vous votre matériel?
Pour choisir nos skis, nous faisons des tests, pour le reste du matériel, pas besoin de faire des tests.
Avez-vous tout le temps des sensations de vitesse? Et quel effet vous fait cette vitesse?
Non, je n'ai pas tout le temps la sensation de vitesse, cela dépend du type de neige et du tracé. Cependant, de telles sensations me procure de l'adrénaline.
Puis nous avons interviewé Marie Aufrère.
Marie Aufrère est née en 1993, elle vient aussi de Champagny en Vanoise. Son niveau lui permet d’intégrer les compétitions FIS (Fédération Française de Ski) en France, cela initie sa carrière de sportive de haut niveau. Elle a fait 3ème en géant en 2012, 2ème en descente en 2013 et 2ème en géant en 2013. Puis elle part aux États-Unis en 2014. Elle continue les compétitions FIS et fait 1ère en slalom en 2014 et deux fois 2ème en géant en 2016. Les compétitions FIS sont internationales.
Voici notre interview:
Quelles sont vos préparations physiques et mentales avant une compétition? Et avant un entraînement?
La veille d'une compétition, la préparation physique est vraiment légère : souvent un footing de récupération, des étirements et un peu de renforcement musculaire. Le jour J, réveil musculaire (footing + étirements) histoire de réveiller les muscles.
En ce qui concerne le mental, personnellement j'aime faire de la sophrologie la veille d'une course. Cela est vraiment important pour moi, surtout en descente, car cette discipline demande beaucoup de concentration. Je m'imagine le déroulement de ma journée : du petit déjeuner à la fin de la course. Je visualise la piste, les conditions de la course, et "conditionne" mon état d'esprit pour qu'il soit le plus positif possible. Le jour de la compétition, avant le départ, je refais plusieurs fois la reconnaissance de la course dans ma tête, avec de la musique dans les oreilles, ça me motive!
L'entraînement est beaucoup plus fatigant et physique que la compétition car c'est un travail de répétition et d'enchaînement de manches. La préparation physique se concentre donc autour des étirements et échauffement classique. La préparation mentale est la même. J'essaie toujours de me mettre en condition "course" pour avoir les mêmes habitudes en compétitions et à l'entraînement. Cela me permet de gérer le stress du départ.
Quel est votre régime alimentaire avant une compétition?
Je n'ai pas de régime alimentaire spécifique avant une course. J'essaie de manger le mieux possible durant toute la saison de ski (légumes, féculents et protéines). Bien évidemment, j'évite les choses trop sucrées. Les fruits secs et les amandes sont vraiment bien 1 heure avant un départ pour avoir un peu plus d'énergie. L'eau est aussi un facteur primordial pour une bonne récupération des muscles.
Pensez vous pouvoir aller encore plus vite avec de nouvelles technologies?
Je pense que les nouvelles technologies ne permettent pas forcément à un athlète d'aller plus vite. Je pense que la technique du skieur est beaucoup plus importante que le matériel. Bien évidemment pour un niveau coupe du monde cela peut avoir un impact sur les résultats mais on parle ici de détails, lorsque la technique du skieur est vraiment parfaite.
Comment choisissez-vous votre matériel de ski ?
Je ne choisis pas vraiment mon matériel de ski. Les sponsors sont en charge de nous procurer le meilleur matériel.
Avez-vous encore souvent des sensations de vitesse ?
Je ne fais plus beaucoup de vitesse (descente et super g) mais le géant reste une discipline technique avec beaucoup de vitesse et cela me procure toujours des sensations de vitesse. Le ski libre aussi (sur piste ou poudreuse) est vraiment satisfaisant en terme de sensation de vitesse.
Et quel(s) effet(s) vous fait la vitesse ?
Beaucoup d'adrénaline! Pendant une course en descente, la vitesse me fait prendre conscience des risques que je prends. Cela m'aide à surmonter mes peurs et à être plus courageuse.
Et dernièrement, nous avons eu l'occasion d'interviewer Julien Lizeroux.
Julien Lizeroux, né en 1979, est un skieur alpin français qui est connu pour
ses titres. Lors de la saison 2009-2010, il est double vice-champion du
monde et participe pour la première fois aux JO de Vancouver. Les années
suivantes, il continue à faire beaucoup de podium sauf lors de la
saisons 2011-2012 car il était blessé.
Voici notre interview:
Quelles sont vos préparations physiques au cours de l'année?
Le ski est un sport saisonnier, par conséquent, je fais 6 mois de préparation et d’entraînement pour 5 mois de compétition.
Travail de musculation, gainage, proprioception (perception de ses parties du corps), équilibre, préparation cardiaque, coordination: les entraînements physiques sont très diversifiés et complets.
Pour le ski, on fait une cinquantaine de journées entre le mois de juin et le mois d’octobre, sur les glaciers en Europe et dans l'hémisphère sud avec un travail orienté sur la technique, le matériel et la gestion des différentes conditions de course.
Quelles sont vos préparations physiques et mentales juste avant une compétition?
Le mental, je le travaille tous les jours toute l’année. Mon objectif est d'arriver à savoir comment je fonctionne, comment je réagis.
Avant une compétition, mon objectif est d’arriver en forme et frais aussi bien physiquement que mentalement donc je ne fais pas beaucoup de quantité mais plutôt de la qualité.
Faites vous des essais en soufflerie? Et si oui, souvent?
Je sais que les descendeurs en font pour tester leur position de recherche de vitesse (1 a 2 fois par an) mais pas les techniciens.
Quel est votre régime alimentaire avant une compétition?
Mon régime alimentaire est stable, il ne varie pas notamment avant les compétitions.
Je mange de tout, et équilibré: c'est-à-dire pas trop gras et peu de plats en sauce.
J’essaye aussi de diminuer les laitages animaux et le gluten, mais sans les éliminer complètement (c’est trop contraignant).
Je privilégie les repas « soft » le soir.
Pensez vous pouvoir aller encore plus vite avec de nouvelles technologies?
Le ski est un vrai sport mécanique. Avec un énorme travail sur le matériel (ski, chaussures et fixations) mais aussi sur les combinaisons.
Donc oui je pense que la technologie fait aller plus vite.
Source: Google image
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